1. |
L'Alzheimer amoureux
04:45
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L'Alzheimer amoureux
J'oublierai toutes tes infamies
J'oublierai peut-être ton nom
J'oublierai encore dans tes bras
Tes affections, ta trahison
J'oublierai que tu m'as menti
J'oublierai nos jeux polissons
J'oublierai encore dans tes draps
Tout ce bonheur en érection
J'oublierai la mélancolie
J'oublierai ma stupéfaction
J'oublierai tes petits Bouddhas
Un peu partout dans la maison
J'oublierai que tu es si jolie
J'oublierai qui avait raison
J'oublierai le latin de tes doigts
Et toutes ses déclinaisons
J'oublierai sans doute nos folies
J'oublierai toutes tes leçons
J'oublierai même nos nirvanas
J'oublierai notre religion
Et si la mémoire voulait me revenir
J'effacerais tout
Je formaterais mes souvenirs
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2. |
Cupidon est blessé
03:14
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Cupidon est blessé
Partout dans tous les coins
Des couples qui s’embrassent
Partout autour de moi
Ils se donnent la main
Dans les recoins des fous
Aux mains qui s’abandonnent
S’adonnent aux plaisirs
Aux abois, à genoux
J’ai le cœur desséché
Et l’amour m’assassine
Cupidon est blessé
Une flèche dans la poitrine
Apollon submergé
Noyé dans la piscine
Don Juan décapité
Gît dans l’hémoglobine
Partout dans tous les coins
Des couples qui s’enlacent
Souples sont leurs caresses
Couchés dans le jasmin
L’ombre floue des putains
Que nos yeux débarrassent
De tous leurs attributs
Qui ne servent à rien
J’ai le cœur desséché
Et l’amour m’assassine
Cupidon est blessé
Une flèche dans la poitrine
Apollon submergé
Noyé dans la piscine
Don Juan décapité
Gît dans l’hémoglobine
Dans les rues, les jardins
Dans les trains, les terrasses
Même dans les sous-bois
Des couples libertins
Couchés sur le satin
Souplesse en face-à-face
A travers le judas
Les lits à baldaquin
J’ai le cœur desséché
Et l’amour m’assassine
Cupidon est blessé
Une flèche dans la poitrine
Apollon submergé
Noyé dans la piscine
Don Juan décapité
Gît dans l’hémoglobine
C’est la Saint-Valentin
Et je traîne ma carcasse
De grimaces en désarrois
Mon cœur est clandestin
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3. |
Le syndrome de Stockholm
03:28
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Le syndrome de Stockholm
Assise sur le bord de ton lit
Prisonnière, attachée
Par les pieds, ligotée
Sans un son, sans un cri
Je subis
J’peux même pas m’évader
J’veux même plus m’échapper
Je sais que dans ton cœur
Il fait tellement gris
Et comme une bougie
J’aimerais tant t’éclairer
T’ensoleiller
Te redonner goût à la vie
Reprendre tout ton mal
Et puis partir au loin
Pour aller l’enterrer
Mon ravisseur
Je t’aime sans sursis
Je perds mes couleurs
Et puis je me flétris
Mon âme sœur
Plonge-toi dans l’oubli
Décharge tes malheurs
Sur mon corps endolori
Sur mon corps endolori
Et si tu me libères
Je resterais ici
Je n’ai plus de volonté
Je ne veux pas m’échapper
Je ne veux pas prendre l’air
Qu’importe ce qui suit
Dans ce tombeau de misère
Je demeure à tes côtés
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4. |
Malcolm
03:54
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Malcolm
Malcolm voit des fantômes partout
De petits spectres transparents
Il dit souvent qu'ça lui fait peur
Il dit que ça l'effraie tout le temps
Quand il est tout seul dans sa chambre
Et qu'il n'arrive pas à dormir
Il entend des voix d'outre-tombe
Un grand frisson le fait frémir
Malcolm écoute les revenants
Parler d'la pluie et du beau temps
Toujours il dit qu'ça lui fait peur
Il dit que ça l'effraie souvent
Quand tout petit dans son grand lit
En vain, il cherche le sommeil
Il entend la voix des esprits
Qui lui disent: « Malcolm, on te surveille! »
Si tout ce qui nous hante
Revenait un beau jour nous habiter
Si ce qui nous enchante
Devait par une sombre nuit nous déserter
Les pensées grimaçantes
De tous ces vieux démons de notre passé
Les angoisses menaçantes
Et puis Satan à nos côtés
Malcolm voit des fantômes partout...
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5. |
La fin de la traversée
04:39
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La fin de la traversée
Elle a peur dans le noir
Te cherche du bout des doigts
Dans ce grand lit trop froid
Elle aimerait te savoir
L’habitude est troublée
Perdue depuis longtemps
Elle attend patiemment
Que tu daignes rentrer
Son sommeil est absent
A déserté ses nuits
Elle écoute le bruit
Silence de son amant
Au fond du précipice
Calfeutrée sous les draps
Se languissant de toi
Sur l’oreiller qui crisse
Elle attend son amour
Attirée par l’aimant
Les secondes, le temps
Si loin de ton retour
Son sommeil est absent
A déserté ses nuits
Elle écoute le bruit
Silence de son amant
Elle rallume les étoiles
Sous le grand abat-jour
Dans la lueur du velours
L’obscurité se dévoile
Comme dans l’Odyssée
Pénélope et sa toile
Ses pensées de cristal
La fin de la traversée
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6. |
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La princesse pomme de terre
La princesse pomme de terre
A tout fait valser en l’air
Ses bas résille et son jupon
Les gros requins et leurs ailerons
Tout simplement pour assouvir
Sa libido, ses p’tits plaisirs
Mais ses amants sont dominants
Alors elle les envoie tourbillonnants
S’écraser dans les épluchures
Plein d’ecchymoses et de cramures
Elle met son chapeau de sorcière
Sur lequel pousse un joli lierre
Pour elle les hommes sont tous des pions
Alors elle leur botte le cul à coups de bottillon
Et les voilà comme des ombres
De la vieille crasse dans les décombres
La princesse pomme de terre aime Lucifer
Ca rend sa vie moins ordinaire
Elle qui raffole des paradoxes
Qui danse nue par les nuits d’équinoxe
Pour réveiller les Templiers
Qui dans son cœur sont prisonniers
Elle boit du bleu de méthylène
Mange de la poussière d’ébène
Dévore la viande des licornes
Souvent elle dépasse les bornes
Et puis elle ne s’habille qu’en noir
Elle dit que c’est son faire-valoir
Elle croit qu’personne ne peut l’aimer
Bien trop de taches à épurer
De la folie en petits grains
Toujours sauvage mais jamais envie de rien
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7. |
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La malédiction des sabliers
Je maudis tous les sabliers
Toutes les pendules de la terre
Je maudis le temps, les horloges
Qui me séparent de ta lumière
Je maudirais à tout jamais
Ces heures creuses loin de tes mains
Je maudis cette éternité
Loin de ton corps, loin de tes reins
Puis la trotteuse, perfide aiguille
Qui rythme la vie qui s’enfuit
Et qui me défend de goûter
Au fruit sucré de tes baisers
Je marche seul vers la potence
Que la grâce me soit accordée
Que le temps, ce bourreau sournois
Me laisse voguer à tes côtés
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8. |
Dans la chute
03:33
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Dans la chute
Quelque part dans l'espace
Quelque part dans la chute
Les petites fourmis
Que tout le monde persécute
Dans un gouffre sans fond
La citadelle anonyme
Dans un monde sans nom
Un empire éponyme
Des insectes à Grenoble
Des libellules à Nîmes
Les batailles sanglantes
Et la violence ultime
La douceur était pure
Dans l'alcôve fœtale
Et la transe est immense
Dans nos danses tribales
On fait tous des offrandes
De grandes louanges
Des prières nocturnes
Et des dons aux archanges
Quelques part tout au fond
Dans les grottes profondes
Cimetières grisonnants
Nos pauvres catacombes
Je vois le souffre blanc
La noirceur qui m'anime
Et les sables mouvants
Les grandes plages intimes
Puis les immenses clartés
Nos sublimes aurores
Je me frotte à ton corps
Silhouette d'amphore
Comme un petit soldat
Je protège mon armure
J'épouse tes contours
J'embrasse tes cambrures
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9. |
Aveuglément
03:32
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Aveuglément
Crache ton venin
Vipère amère
C’est ton poison
Qui te consume
Trace ton chemin
Tranche ton artère
Cette infection
Qui te résume
Ta pourriture
Au fond de l’âme
Celle qui t’étouffe
Si sournoisement
Vieille moisissure
Qui te réclame
Tu t’y engouffres
Aveuglément
Et tu ricanes
Vicieusement
Satisfactions
Et soubresauts
Puis tu t’enflammes
Si soudainement
Ce vieux démon
T’a dans la peau
Ta pourriture
Au fond de l’âme
Celle qui t’étouffe
Si sournoisement
Vieille moisissure
Qui te réclame
Tu t’y engouffres
Aveuglément
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10. |
Nos oripeaux
03:58
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Nos Oripeaux
Toutes ces lumières qui dansent sur l'eau
Tous ces petits bateaux flamboyants sur la mer
Tous ces vieux mystères qui nous collent à la peau
Tous nos feux en lambeaux jetés dans la rivière
Tous nos soupirs
Nos désenchantements
Voguent au loin emportés par les flots
Tous nos désirs
Nos émerveillements
Flottent au loin
Comme de vieux oripeaux
Toute la poussière, cette croix sur mon dos
Tous ces échafauds, bûchers pour les sorcières
Tous ces monastères, prophètes pour les idiots
Qui chantent leur credo au fond des cimetières
Tous nos souvenirs
Tous nos enterrements
Voguent au loin emportés par les flots
Tous nos plaisirs
Nos attendrissements
Flottent au loin
Comme de vieux oripeaux
Tous ces jours en enfer à garder le troupeau
Tous les coups de couteaux, torture héréditaire
Tous ces somnifères, prières en vidéo
Tous ces faux idéaux, gros plan sur les faussaires
Tout notre empire
Notre gouvernement
Disparaît soudain, noyé dans le ruisseau
Et tous nos ronds-de-cuir
Nos alourdissements
Ne servent plus à rien
Au fond du caniveau
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11. |
Aller-Retour
04:41
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Aller-Retour
Je suis une tribu nomade
Exilée depuis des décennies
Un attentat grandissant
A la mesure de mes agonies
On ne m'a jamais laissé
Ni le temps, ni l'espace
Pour me faire une place
Dans une quelconque vie
De fourmis
Ou d'insectes
On m'inspecte à l'aller
Au retour, on me fouille
Moi j'hésite, je bafouille
Je reviens des bas-fonds
J'ai traversé l'enfer
Ou des terres similaires
J'ai marché sans rien dire
Au milieu de dépouilles si familières
Et le ciel s'effondrait
Sur nos maisons en ruines
Nos brebis égarées
S'écroulaient une à une
La vengeance m'aveuglait
Ma colère en sourdine
Et la terre s'écroulait
Chaque nuit au clair de lune
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12. |
Les persiennes
04:55
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Les persiennes
Elle se couche sur l’herbe
Elle s’étend dans la mousse
Pour enterrer ses peurs
Pour éteindre sa frousse
Elle dévore les hommes
D’une faim de crocodile
Par des tours de passe-passe
Des ficelles subtiles
Elle s’applique chaque jour
A cacher son trésor
Elle fait feu de tout bois
De tribord à bâbord
Elle rêve de partir
Loin au bras d’un matelot
Toujours sur le départ
Tournant autour du plot
Elle aspire au voyage
Pétiller sur un paquebot
Vivre comme un pirate
Un capitaine Nemo
Avec ses jolies courbes
Elle veut gagner la proue
Croit en la rédemption
Aux pêchés qu’on avoue
Aucun de ses Don Juan
Ne l’ont fait chavirer
Mais moi je sais qu’au fond
Elle se sent ébranlée
Et comme une chenille
Comme un joli bombyx
Comme une libellule
Effrayée par le Styx
Elle dit… Elle dit… Elle dit :
« Je voudrais m’échapper
J’aimerais sortir de moi
Je rêve de mutation
Echanger ma peau de boa
Contre celle d’un triton
Ou d’un serpent à sornettes
Pour être peinard au soleil
Slalomer entre les pâquerettes
Ne plus raconter de mensonges
Arrêter toutes mes balivernes
Ecouter la vie transpirer
Et se glisser sous les persiennes »
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13. |
Le spectre du roi
04:12
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Le spectre du roi
J’ai prié si souvent
Sous l’hôtel de Vénus
Perdu comme un enfant
Sans tutelle d’Uranus
J’ai embrassé de près
Le vice et la vertu
J’ai transpercé l’aspect
Pubère, à demi nu
Si le ciel me pardonne
D’oser ainsi blasphémer
Dieu le père est bien mort
Dans mon cas particulier
Clapotant sous la pluie
Les larmes d’autrefois
Si souvent dans ma vie
Je fus glacé d’effroi
Et les mégères en chœur
Chantaient ma ritournelle
Faire l’amour dans les fleurs
Avec une demoiselle
Si le ciel me pardonne
D’oser ainsi blasphémer
Dieu le père est bien mort
Dans mon cas particulier
Si le spectre du roi
Qui m’a donné la vie
Suit chacun de mes pas
Me hante chaque nuit
Qu’il s’évapore enfin
Comme un mauvais génie
Et cette plaie sans fin
Qu’elle soit soudain guérie
Si le ciel me pardonne
D’oser ainsi blasphémer
Dieu le père est bien mort
Dans mon cas particulier
Je me suis égaré
Et si souvent perdu
Quand je crevais l’abcès
Quand je n’en pouvais plus
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14. |
Le barde rétif
04:38
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Le barde rétif
Et puis prendre le large sur mon petit bateau
Voir les pins parasols danser sur les coteaux
Baigner sous le soleil comme le font les lézards
Etre un vieux philosophe, un éternel thésard
Sur la terre de Joseph, la terre de mon aïeul
Replanter tous les arbres et guérir le tilleul
Attendre patiemment jusqu'à la floraison
Et prier le seigneur jusqu'à la déraison
Tout est frivole, tout est rébarbatif
Je ne joue plus, tel un barde rétif
Sur mes blessures, de maigres bandelettes
Maladroitement, posées à l'aveuglette
Tout jeter aux ordures, tout vendre, tout bazarder
Et laisser les vieux murs doucement se lézarder
Puis danser sous la neige, swinguer sous les flocons
En attendant le jour où je verrai Charon
Aurais-je encore le sous pour payer mon obole
Ou comme un coup de bluff avec la carambole
Irais-je au cimetière coucher sous les primevères
Comme une feuille morte, ainsi parlait Prévert
Le monde est bien pourri et ce siècle est immonde
Quand la révolution, cette arme furibonde
Je ne laisserai plus, cachés sous mes faiblesses
Etouffer vos joyaux, vos trésors d'allégresse
Je ne crois pas en Dieu
Et pourtant, j'ai la foi
J'ai ce mélange d'amour
Et de peur à la fois
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Siddhartha Björn Belgium
Auteur-Compositeur, multi-instrumentiste et producteur, le travail d'écriture et de composition de Siddhartha Björn
s'effectue en solitaire mais il s'entoure souvent d'autres musiciens pour donner vie à ses chansons, sur disque et en live.
Après un Ep 5 titres en février 2009, Siddhartha Björn sort son premier album intitulé
"La vérité nue" le 22 novembre 2011, sous le Label du Large.
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